Pas de PFAS dans nos assiettes!
Les PFAS, également appelés “polluants éternels”, sont des substances chimiques toxiques qui s’accumulent dans nos eaux, sols, aliments, et finalement dans nos corps, engendrant de nombreux problèmes de santé. Des études révèlent en effet des risques d’affaiblissement du système immunitaire, de problèmes hépatiques, de dérèglements hormonaux et thyroïdiens, de cancer des testicules et du foie, d’effets sur la reproduction et le développement, d’augmentation du cholestérol, et de maladies cardiovasculaires [5,6,7,8]. Leur extrême persistance rend leur élimination presque impossible, entraînant une accumulation continue et des risques croissants.
Malgré ces nombreux risques, le Conseil des États vient d’approuver la motion 25.3421 [4], qui propose d’assouplir les valeurs limites, et que les produits dont la teneur en PFAS dépasse les limites fixées continuent d’être commercialisés en étant mixés avec d’autres produits contenant moins de PFAS.
Pendant le débat, Tiana Moser (PVL/ZH), Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU) et Carlo Sommaruga (PS/GE) ont pourtant rappelé la dangerosité des PFAS et appelé à respecter le principe de précaution. En vain. Les intérêts des agriculteur·ice·s ont primé, au mépris de la santé publique. Mais les laisser continuer de vendre ces produits malgré leur haute teneur en PFAS n’est pas la bonne solution!
Il est certes bien plus facile d’adapter les normes que de mettre en péril l’économie, mais cette solution éphémère n’a aucun sens sur le long terme, même en termes économiques. En effet, plus les PFAS se répandent, plus le coût de la décontamination des sols explose. Simplement pour l'assainissement des sites hautement contaminés et de l'eau potable en Suisse, il s’élève déjà à un milliard de francs [10]. Et les PFAS continuent à être libérés dans l’environnement.
Pour toutes ces raisons, nous demandons au Conseil national de rejeter cette motion et de proposer à la place des solutions durables pour protéger la santé publique, soutenir les agriculteur·rice·s touché·e·s et accélérer la transition vers une alimentation sans PFAS.
Sources:
[1] Viande: 20 Minutes, “De la viande contaminée se retrouve dans nos assiettes”.
[2] Poissons: RTS, Des PFAS détectés dans la truite et le brochet des lacs romands”.
[3] RTS, 19h30 du 4.6.25, “Le Conseil des Etats veut assouplir les valeurs limites des teneurs en PFAS”.
[4] Motion 25.3421, Benedikt Würth, “Fixer des valeurs limites pertinentes pour les PFAS en tenant compte des conséquences pour l'agriculture et les distributeurs d'eau et introduire des mesures de soutien à l'agriculture”.
[5] OSAV, “Substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS)”.
[6] Association of European Cancer League, “Towards a PFAS-free future, preventing cancer through regulatory action”.
[7] Foods, “Research Progress in Current and Emerging Issues of PFASs’ Global Impact: Long-Term Health Effects and Governance of Food Systems”.
[8] European Environment Agency, “Emerging chemical risks in Europe — ‘PFAS’”.
[9] 20 Minutes, “Even low concentrations of PFAS can cause cancer”.
[10] RTS, “Le nettoyage des PFAS pourrait coûter jusqu'à 26 milliards à la Suisse ces vingt prochaines années”.